Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/408

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a lecture par la condition que l’auteur sembloit exiger du P Mersenne, pour ne la point laisser imprimer. Mais ayant fait ensuite réfléxion sur luy-même, il en reprit la lecture d’un sens plus rassis.

Le fruit de cette lecture qui prévint les réponses qu’il fit ensuite, fut qu’il ne trouva dans cét écrit pas un seul mot qui pût excuser les fautes qu’il avoit remarquées dans les objections précédentes de M De Fermat, où qui eût aucune force contre ce qu’il luy avoit répondu. Il prétendoit que dans chaque article de ce qu’il objectoit de nouveau, il faisoit un paralogisme, où qu’il corrompoit le sens des raisons qu’il luy avoit alléguées, ou enfin qu’il ne les avoit pas comprises. C’est ce qu’il s’obligea de faire voir aussi clair que le jour (pour me servir de ses termes) pourvû que M De Fermat trouvât bon que le public et la postérité en fût juge, suivant ce qu’il avoit marqué dans le discours de sa méthode. Car son loisir n’étoit point destiné pour répondre aux objections des particuliers, ny même pour les lire, à moins qu’en les rendant publiques conjointement avec ses réponses, elles ne pussent servir pour tous ceux qui auroient les mêmes doutes.


Mr Descartes voyant qu’il n’y avoit point de nécessité qui eût obligé M De Fermat à luy envoyer son traité de maximis et minimis à examiner, avoit pris cette action pour un défi. La maniére de l’appeller jointe au mérite et à la dignité de la personne qui luy envoyoit le cartel l’empêcha d’éviter cette rencontre. Il sembla répondre au défi par l’écrit qu’il envoya