Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il me regarda dans les yeux. Il se mit à rire :

— Ah ! oui, un conte pour journal, je vois cela d’ici. Une garçonnière. Malgré le chauffage central hé ! dans la cheminée une bûche qui brûle. Sur le divan, un monsieur : une autre bûche qui brûle : puis la dame, une bûchette et alors… Et bien non !… je ne te ferai pas ton conte. Seulement écoute.

Et tout en marchant, il débita ceci :

— La Noël ! Ah ! Oui… L’enfant-dieu qui naît, la belle étoile qui s’arrête, les bergers qui arrivent, les anges, là-haut, qui chantent : « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. » Dis donc « Paix sur la terre », là, vraiment, sans rire ?… Si le monsieur à la bûche ne te convient pas, ce qu’il faudrait, je sais, c’est une histoire bien grasse, quelque chose qui croustille, une oie quoi ? en plein dans son jus, sur sa broche dans une antique hostellerie, sous la lumière électrique d’aujourd’hui. Ou bien une légende comme sur une carte postale : un ciel d’hiver, des étoiles, la neige, au milieu une église dont le porche est ouvert pour permettre un joli petit effet de lumière. Ou mieux encore, une anecdote pour rire : le bonhomme Noël qui plonge du ciel en avion, qui