Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/120

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rissage, de vol plané, je n’en connaissais pas davantage. J’avertis les patrons.

— Ne vous inquiétez pas, dirent-ils. D’ailleurs vous avez le temps. Mettez-vous au courant.

C’était leur méthode. Ils jetaient leur homme à l’eau.

Bon ! je me mis au courant. Quelques photos et revues m’enseignèrent ce qu’étaient les fuselages, les moteurs, les chariots d’atterrissage. Au cinéma, j’eus la chance de voir un aviateur, grandeur nature, sourire au public, s’installer sur sa machine, devenir grave, lever la main, s’enfoncer dans l’écran, sauterelle d’abord, puis oiseau, puis moustique, puis plus rien. On eut même l’excellente idée de retourner la bobine, ce qui me permit d’imaginer à peu près un atterrissage, compte tenu cependant de ce que le moustique, puis l’oiseau, puis la sauterelle rentraient dans l’écran le derrière en avant. À cela j’ajoutai quelques expressions heureuses du jargon courant : « gracieux papillons blancs, manche à balai, casser du bois, rois de l’air » et j’en connus assez.

Je dois dire que la première journée ne manqua pas d’être stupéfiante. Vivais-tu en ce