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ils s’arrêtèrent à Reims, traversèrent la Belgique, furent fêtés à Liège, se montrèrent à Bruxelles, entrèrent en Hollande. Copie banale. J’avais mis en vedette trois concurrents : le capitaine de vaisseau Baumont, froid, sec, sérieux comme un marin anglais, le Parisien Védrines, que l’on surnommait le « Titi des Nuages », Renaux qui voyageait avec un passager sur un lourd biplan, et arrivait aux étapes bon dernier, mais enfin arrivait quand même. Cette endurance, cette froideur, cet esprit, il y avait là de quoi tirer à la ligne. Je tirais.

De plus, j’avais créé une rubrique très intéressante. Cela s’appelait : Ce qu’ils ont gagné. Chaque étape comportait une série fabuleuse de prix. Je ne sais quel cuistre en avait réglé le barème. La moitié du quart, plus un sixième, moins un tiers, cela ressemblait au problème de l’âge du capitaine. Je ne cherchais pas l’âge du capitaine. Dix mille francs à Baumont, sept mille francs à Renaux : cela ne me coûtait rien. Plus j’en donnais, plus le lecteur était content. Et après tout, ces calculs étaient-ils si faux que cela ? Des journaux paraissaient après le nôtre. Mes chiffres y étaient.

Jusqu’à présent nous ne sortons guère du