Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/123

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journalisme courant. Après quelques jours de soleil, le ciel se couvrit, un vent violent se leva. Les concurrents se trouvaient en Hollande, à Bréda, prêts à s’envoler vers l’Angleterre. Cela tombait mal. Un jour, deux jours, trois jours. Chaque matin, ils sortaient leur appareil ; chaque soir, suivant l’expression d’un rédacteur, ils devaient remiser dans leur cage les grands oiseaux blancs. Les directeurs étaient furieux. Une information qui languit, est une information qui meurt. De plus, on attendait cette traversée de la mer, le clou du circuit et les lecteurs trop longtemps tenus en haleine commençaient à la trouver mauvaise. On renvoyait trop souvent la suite au prochain numéro.

Aux deux extrémités de l’étape, nos « envoyés spéciaux » battaient la semelle. Puisqu’on leur avait commandé de télégraphier, ils télégraphiaient. Mais que dire ? Une interview des aviateurs ? On les connaissait. Comment ils passaient leur journée ? Connu aussi. Le confrère de Bréda était un nouveau. Pour se donner l’air de travailler, il s’était mis en tête de découvrir la Hollande. Il m’envoyait à grands frais de fades descriptions. J’avais beau lui répondre :