Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/127

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— Ça y est…

Je dictais en phrases sonores, bien rythmées, me semblait-il, pas trop cependant pour ne pas choquer les lecteurs. Quand je m’arrêtais, Philippe me soufflait une phrase et je repartais de plus belle.

— Ça y est, vieux ?

— Ça y est.

— Alors mets un sous-titre : au-dessus des flots. De notre envoyé spécial. À bord du torpilleur ! Deuxième télégramme.

— Hein ? dit Philippe.

— Comment « hein » ?

— Mais oui, un télégramme à bord d’un torpilleur, c’est drôle, ça.

Il avait raison, Philippe. En ce temps, la télégraphie sans fil ne fonctionnait pas encore. Mais bast !

— Mon vieux, dis-je, si nous donnons ce télégramme, c’est que nous l’avons reçu. Ne t’inquiète pas du reste. Donc : À bord du torpilleur ! Deuxième télégramme. Euh !

La mer, souffla Philippe.

— Oui, c’est ça. La mer.

Pourtant je restai à court. La mer m’inspirait moins que la bruyère. Comme toujours, quand