Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/134

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il n’avait qu’à arriver plus tôt. C’est mon heure. À ce compte, on ne se coucherait jamais.

J’ouvris néanmoins le papier.

— Eh bien ! est-ce Védrines ?

Eh non ! ce n’était pas Védrines, ce n’était pas Renaux. Comme il me le confia plus tard, Jean Lhair avait fêté d’avance la victoire des aviateurs. Du gin ! Un peu troublé, en cherchant le chiffre de son code, il avait posé le doigt une ligne trop haut. Au lieu de A 131, il fallait lire A 132 et A 132 signifiait… signifiait… je feuilletai rapidement mon code :

— Nom d’un tonnerre ! Baumont n’est pas arrivé.

Je lançai mon poing sur la table ; je regardai Philippe.

— Mon pauvre vieux, il va falloir changer notre copie. Je cours à l’atelier. Il n’est que temps.

Cependant je ne bougeai pas. Jeter au rebut cette belle prose, l’effort d’une soirée, quatre heures d’enthousiasme. Et pourquoi ? Parce que ce c… de Jean Lhair, parce que ce c… de Baumont ! Déjà à l’atelier, les rotatives claquaient prêtes à marcher en pleine vitesse.

Je regardai Philippe, droit dans les yeux.