Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/158

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du bois… mort : plus du sport. (Il reprend son bien.)

Ranquet. — Eh ! bien vrai !… Si on peut dire ! Plus du sport (Il sort en bougonnant.)

Cédron reste le dernier, jeune, mince, alerte, petit air fûté de celui dont c’est le métier de dénicher les faits divers. Il regarde en souriant son secrétaire, déplie son mouchoir et le lève vers la pancarte comme pour en voiler le texte.

M. Sinet (avec une sévérité qui blague). — Chut !… Tu m’apportes mes photos, mon petit ?

Cédron (qui s’amuse à ne pas répondre tout de suite). — Elle vous embête, hein, l’illustration ?… Oui, je vous apporte les photos. (Il en sort une.) Voici la belle dame assassinée, la première de la journée.

M. Sinet. — Bon.

Cédron (deuxième photo). — Voici un enfant martyr : dix coups de tisonnier.

M. Sinet. — Parfait. Et après ?

Cédron. — Comment « et après » ! Vous ne voudriez quand même pas, M. Sinet, que je fasse à moi seul toute votre illustration !

Sinet (les lèvres un peu moins collées). — Non, mon petit. Mais je me fouille les tripes pour en trouver. Ils en veulent cinq par jour.