Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/159

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Et celles que je présente… (geste vague pour dire qu’elles ne conviennent pas toujours).

Cédron (sincère). — Bast ! vous avez de la ressource. (Il montre le tiroir… Avisant une des photos.) Tiens ! qu’est-ce cela ? (Si l’on y regardait de près, on reconnaîtrait avec son panache et ses galons la tête à la romaine d’un beau général italien.)

M. Sinet (avec un profond mépris). — Peuh ! un bonhomme… Voir s’Ils en voudront ! (Changeant de ton). À propos, laisse donc tranquille le charcutier Lelard et ses saucisses…

Cédron (feignant d’ignorer). — Celles qui ont empoisonné trois familles ?

M. Sinet. — Oui (avec fermeté). Ces saucisses empoisonnées n’ont empoisonné personne. (Regardant Cédron dans les yeux.) Ordre de la direction.

Cédron (qui a l’habitude). — Ah bien ! J’avais justement là… (il ouvre un calepin et biffe).

M. Sinet (très renard). — Une cigarette ?… Et puis tant que j’y suis : tu entendras peut-être parler d’un petit qui a barboté cinq billets dans la caisse de ses patrons…

Cédron. — Oui, le fils d’une veuve, Mme P…

M. Sinet (vivement). — Ne prononce pas !