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faim bête. Il y en aura trois. Elles se situent à Bruxelles, en Belgique. Elles se situeraient aussi bien ailleurs.

À Bruxelles, on le sait, les journaux annoncèrent un matin que « les forts de Liège tenaient toujours ». Ces bons forts ! Et sur le coup de midi, plus personne n’ignora que les Allemands allaient entrer en ville. On fut surpris d’abord. Puis inquiet. Puis curieux. On se rangea sur le trottoir pour voir passer ces gens. Ainsi fait-on pour admirer un beau cortège. Les agents disaient :

– Vous feriez mieux de rester chez vous. En tout cas, ne poussez pas un cri.

Crier ? Bien sûr, on ne crierait pas. On savait bien qu’un cri coûtait parfois très cher. Mais on pouvait regarder quand même. Et plaisanter aussi.

Les premiers qui arrivèrent étaient à cheval, armés de lances et de sabres. Des uhlans ! Bah ! Ce n’était que cela des uhlans ! Puis il y eut quelques soldats en jaune, à pied, avec des fusils et des figures de singe. Ils marchaient au pas : ein, zwei. Ils avaient de lourdes bottes. Ils n’iraient pas loin sur leurs semelles à clous ! Il y eut aussi des canons, de petits canons ;