Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/21

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Ma chère.

Très joli. (Elle se détourne.) Et alors ce que vous disiez de cette tunique

La conversation continue sur ce ton. Ce qu’elles disent n’a pas d’importance et, pour Monsieur, c’est cela l’enrageant. Pendant ce temps, on peut varier ses occupations : se tourner les pouces, s’arracher un poil du nez, écouter sa montre : « Tu perds-ton-temps… tu perds-ton-temps… tu perds-ton-temps. » Par moments, on croit qu’il va éclater, mais sa bouche qui s’ouvrait pour crier se referme pour se taire. Et ces dames continuent. Des robes, elles en sont arrivées à la musique.

Ma chère.

Alors, tu dis, cette romance

Madame.

Pas une romance, ma chère : un lied.

Grimace horripilée de Monsieur. Heureusement ces dames se tournent vers la sortie.

Ma chère.

Au revoir, cher Monsieur.

Madame, comme s’il en avait besoin.

Au revoir, chéri. Bon travail.

Suzanne, qui se souvient de quelque chose, tendrement.

Au revoir, vieux grincheux.

Monsieur les laisse aller. La porte fermée, il reprend sa plume, mais fronce les sourcils parce que Ma Chère, au lieu de suivre les autres, tourne