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en mille petits morceaux qui portèrent leur brûlure jusque dans l’arrière de la tête.

Pour le coup, le vieux père François pensa qu’il y aurait quelque chose à faire. Il consulta son maître. Le père Simonon était de ces gros fermiers qui n’ont pas beaucoup d’argent à dépenser en salaires, mais trouvent toujours un bon conseil à votre service :

— À votre place, vous avez mal aux yeux, j’irais voir un oculiste.

Un oculiste, c’est comme qui dirait un médecin pour les yeux. Bien que venu du fermier Simonon, le conseil ne fut pas si bon qu’on aurait pu le croire. D’abord, pour trouver l’oculiste, François dut se rendre à la ville. Ensuite, il eut à verser vingt francs. Et puis, au lieu de dire : « Ce n’est rien », le médecin, après beaucoup de manigances avec de petites lampes et des outils, affirma que c’était grave et que, pour commencer, il allait prescrire des lunettes.

Des lunettes ! Passe encore quand on perd son temps à lire des journaux et des livres. Mais pour travailler dans les champs ! De plus ces verres n’étaient pas transparents comme les verres d’une fenêtre : ils étaient