Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/98

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vais chat à se transporter dans toutes les parties du corps à la fois.

Allait-il passer sa vie sur une chaise à pousser des oulla ? Pour le coup, il fallut savoir. Un jour, le vétérinaire vint pour examiner une vache. Cette bonne bête, grâce à Dieu, n’avait rien.

— Alors, dit le père Benoît, puisque vous êtes là, vous allez me regarder la jambe.

— Ça, fit le vétérinaire, ce sont des rhumatismes. Voyez un médecin.

Des rhumatismes ! Plus souvent que, pour des rhumatismes, le père Benoît irait porter ses sous à un médecin !

Pas loin habitait le berger Joseph. Le berger Joseph connaissait tout. Quand la fille du charron s’était trouvée enceinte, il lui avait préparé un jus d’herbe. Ce jus était si fortifiant que cette brave femme, qui n’était pourtant pas des plus solides, mit au monde deux jumeaux, un fils et une fille, lesquels moururent par malheur pendant les couches, ce qui, tout compte fait, fut un bonheur, car la mère expira aussitôt après. Il s’entendait aussi à retirer les épines que les moutons s’enfoncent en broutant les buissons. Ce serait bien le moins