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II



Ce brave Charles ! Primo, secundo : de la méthode et de la bonté au bout. C’était tout lui. Une dent lui manquait à gauche en haut. Cela formait un petit trou, juste de quoi pousser un bout malicieux de langue qui corrigeait ce qu’elle disait parfois d’un peu sévère. Ah ! si j’avais travaillé comme lui ! Je n’eusse pas été en peine de cent sous pour calmer, avec du noir sur du blanc, ma conscience. Il était en passe de devenir quelqu’un. Que je ne fusse personne ne l’offusquait pas. Au temps du plâtre nous sortions ensemble, lui correct en noir, moi en blouse pleine de poussière. Le plus gêné, ce n’était pas lui. Il habitait avec sa mère à Bagneux. Un gentil pavillon, deux cerisiers devant la porte, quelques mètres de jardin. Il m’avait dit :

— Quand tu voudras, je suis libre le dimanche. Ton couvert t’attend.

J’allais, je n’allais pas, en égoïste, suivant