Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/180

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Dans leurs bas de soie, les jambes semblaient aussi nues que les bras. Nues comme les jambes de ma tante, mais d’une peau qui me parut plus fine. J’aurais voulu les toucher. Quand elle se retourna, son œil gauche eut un petit air malicieux, parce qu’il louchait un peu. Ce n’était pas laid. Il se remit tout de suite en place.

— Mon ami Marcel, fit Dupéché.

— Ah bien.

De la part d’une personne « qui désirait me voir » c’était court. « Elle ne me pardonne pas mon sourire. »

— Et alors, enchaîna Dupéché, cela a marché ?

— Oui mon gros. Bonne affaire.

Je crus entendre : « Affûres » comme le prononcent les mauvais garçons. « Une affaire à la Dupéché, ce doit être du vilain. » Je regardai du côté de la porte.

— Assieds-toi donc, fit Dupéché… Non pas là, ajouta-t-il, comme je me dirigeais vers le divan.

Il s’y allongea lui-même, pendant que je prenais une chaise.

— Et toi, ma chère, tu nous feras du thé.

— Oui, mon gros.

Son gros couché à plat, elle commença son petit manège : un plateau qu’elle retira