Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/185

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À présent que je savais… Honteux de moi, je fis demi-tour, bien décidé à couper net cette histoire. Le soir, je récitai deux Ave de plus, en réparation de mon péché contre Charles. Je les récite encore. Pendant un mois, je m’empêchai de retourner à Bagneux. Je ne succombai qu’une fois. Quand la tentation venait, je fermais les yeux. J’appelais l’image de Charles.

Par malheur je ne pus éviter Dupéché. Il se faufilait de plus en plus dans ma vie. Je le voyais presque journellement. Et toujours avec ses airs de bon garçon d’autant plus faux que je connaissais maintenant ses prétendues extases sur les choses molles de sa Louise. C’est vers cette époque que, me laissant croire qu’il refuserait, il se fit inviter à la maison. Comme je l’ai dit, maman me félicita d’avoir trouvé « un nouvel ami, bien d’aplomb, juste ce qu’il te faut ». Ah ! bien oui ! Le soir, il m’entraînait chez sa poupée. Elle se montrait plus familière. Elle m’appelait Marcel. Ma tasse à thé attendait avec la leur. Quand la représentation commençait sur le divan, je m’efforçais de ne pas la voir, du moins, de ne pas reporter sur Mlle Jeanne les pensées qui m’en venaient. Par le fait, elles y allaient. Cela m’était très pénible. Lorsque je m’en allais, Dupéché descendait avec moi