Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/190

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Elle enleva ses lunettes, comme les personnes de son âge pour regarder au loin.

— Cette demoiselle ? C’est Mlle Dupré, Marcel. Jeanne Dupré, je crois.

— Ah ! Dupré.

Je savais ce que je voulais. J’ajoutai pour ne pas couper court.

— Elle habite loin ?

— Non, par là. Au numéro 9. La connais-tu ?

— Oh ! sans la connaître. Il me semble l’avoir rencontrée en ville.

— Possible, petit. Elle y travaille. Une personne active, instruite, très sérieuse. Ses parents sont morts… C’est leur chien…

— Un beau chien, Madame Corbier.

— Un très beau chien, petit. Un très beau chien.

Comme j’étais lâche ! Dupéché tirait les ficelles.

À la maison, je poursuivis mon « plan ». Je couchai l’adresse sur une enveloppe. Puis j’écrivis :

Mademoiselle. Je suis un ami de Charles Corbier. Je voudrais vous parler de lui. Je vous rencontre souvent le dimanche dans votre rue. Me permettez-vous de vous aborder ?

Cette lettre, je l’écrivis, c’est-à-dire je ne l’écrivis que mentalement. Je m’en répétai