Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/195

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— C’est entendu, dis-je, tu verras Mlle Jeanne. Mais tu la verras dans la rue, de loin, tandis que je lui parlerai. Quant à te présenter (je louchai vers sa pochette) impossible.

— Impossible ! Et pourquoi ?

— Je ne suis pas assez… Enfin, je crains de la froisser.

— Je ne te comprends pas, fit Dupéché. Je ne te demandais rien, c’est toi qui me proposes…

— Moi !…

— Bien sûr, ce n’est pas moi. Hier, tu as invité Louise.

Il jouait si bien la bonne foi qu’avec un autre j’eusse douté.

— Enfin, tranchai-je, ce n’est pas possible.

Je crus qu’il se fâcherait. Il leva une épaule.

— Ce n’était pas la peine de m’entraîner. Bah ! je descendrai au prochain arrêt. C’est simple.

Simple ? Le mot me mit en méfiance. Je m’accrochai à lui :

— Dupéché, tu ne descendras pas. J’ai promis. Tu la verras.

— À la bonne heure. 

— Seulement, repris-je avec assurance, tu la verras de loin, pendant que…

« Pour le coup, pensai-je, il va éclater. » Il prit son air de bon garçon :