Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/196

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— Sacré Marcel ! Comme il te plaira. On se retrouvera pour le retour.

Ouf ! J’étais débarrassé. Plutôt je n’étais pas débarrassé ; l’essentiel restait. En descendant du tramway je portais quelque chose. C’était lourd, comme certain jour, une couronne…

Je montrai le bar au Gaillac :

— On se retrouvera là.

J’ajoutais malgré moi :

— Sois tranquille, le patron ne s’inquiète pas si l’on porte une couronne.

— Que dis-tu ?

— Tu m’entends. C’est bien ton tour.

Il ne répondit pas. Il me fallut, comme toujours, dépasser la maison de Charles. « Tu me vois, murmurai-je. J’agis mal. Ce n’est pas ma faute. Ah ! si tu n’étais pas mort. » J’arrêtai Dupéché.

Mlle Jeanne ne tardera pas. Va sur l’autre trottoir, je l’attendrai ici.

— Parfait, dit-il. Bonne chance !

Je me mis à faire les cent pas. « Bonne chance ! » Quelle ironie ! Pourquoi acceptait-il de si bonne grâce mes arrangements. Il restait quelques minutes. Il pouvait encore mourir. Ou moi. Ou Mlle Jeanne ne pas paraître. Je perçus nettement là-haut, le bruit de sa porte, le cri de son chien, le