Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/236

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des cent mètres au-dessus de leur sens ordinaire. L’obscurité tombait. Fort de ma confession, je le regardai en plein visage. À cause de la lumière d’une boutique — ou d’autre chose — ce visage devint clair d’un côté, noir de l’autre. Lentement, lentement, la paupière s’abaissa du côté clair.

— Et Jeanne ?

Je sursautai indigné.

— Jeanne ? Il n’est pas question de Jeanne… Oh ! je te connais ! « Tu sais bien que… » Tu es le… enfin, je veux dire, les scrupules viennent du diable. Contre Jeanne, tu es sans force. Oui, je me suis confessé. Oui j’ai parlé de ma tante, j’ai parlé des autres, j’ai parlé, mon gros Jacquot (je le regardai en ricanant) de ta Louise, parce que ses lèvres, tu sais ? ont remué sur les miennes. Mais Jeanne, je n’avais rien à dire de Jeanne.

— Eh ! Eh !

— Comment eh ! eh ! Une fois déjà, tu m’as envoyé tes mouches empoisonnées et…

— Et tu les as acceptées, triompha Dupéché. Et cette nuit, dans les bras de Nelly, n’as-tu pas mêlé à ton péché l’idée de Jeanne.

Je regardai avec effroi son horrible sourire rouge.

— Dupéché, comment sais-tu. Alors vraiment tu es le… Voyons ! qu’ai-je pensé au