Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/239

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— Comme vous êtes nerveux. Je n’ai pas été triste. J’ai découpé ce livre. J’étais lasse. Je me suis couchée. J’ai bien dormi.

— Enfin, insistai-je bêtement, je ne vous ai pas fait de la peine ? Il n’y a rien eu ? Vous ne cachez rien ? Vous ne mentez pas ?

Ces derniers mots m’échappèrent, parce que moi-même, j’avais menti.

— Mentir ? s’étonna Jeanne. Pourquoi ? Vous, Marcel, mentiriez-vous ?

Je crus ployer les genoux, avouer oui :

— Oh ! non.

Et tout à coup, une idée me frappa. Je disais : oh ! non et ne faisais que mentir. Mais elle, alors ? Je vis à son regard qu’elle remarquait mes mains. Ces mains tremblaient. Par contenance, je lui tendis les fleurs. Je dus pousser un cri.

— Qu’avez-vous ?

— Rien, une épine.

Un peu de sang perlait. À mon doigt ? dans ma tête ?