Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/268

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comme si l’on tirait un rideau, je vis la salle d’hier, les danseurs au milieu, Dupéché avec Jeanne dans le fond, moi nageant parmi ce monde et cloué sur place d’un clin d’œil. Cela me mit hors de moi. J’en voulais aussi à Poncin d’avoir persécuté la Vve Lapierre.

— Vous, dis-je, je vous défends de parler de la noce. Et d’abord savez-vous ce que c’est qu’une noce ?

— Mais, bredouilla-t-il, une noce, c’est… c’est un mariage.

— Imbécile, hurlai-je, une noce c’est…

Je m’arrêtai car je bredouillais autant que lui. Je le regardai en face, je lui lançai le clin d’œil de Dupéché :

— Voilà, dis-je, ce que c’est qu’une noce.

Voyant qu’il ne comprenait pas, d’un coup de pouce, je lui montrai mon clin d’œil. Ma paupière fut meurtrie.

— Ça va ! ça va, fit Poncin.

— Qu’est-ce qui va ? grondai-je.

Frémissant encore, je m’attaquai à mes chiffres. Il y avait, comme toujours, des mille et des cent. Je commençai une addition de haut en bas : 0.95. Ce ne pouvait être cela. Je recommençai : 0.75. J’essayai de haut en bas : 137555,55. Alors si les chiffres s’en mêlaient ! J’entendis la voix de mon Percepteur. J’eus cent mille raisons de détester cet