Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/270

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pas mes mots. Je m’étonnai de m’entendre dire :

— C’est fini, maman. Je suis avec toi. C’est fini…

Ici, les faits s’embrouillent. Je ne sais s’ils se déroulèrent dans l’ordre où je les raconte. On arriva à la maison. Un journal traînait à moitié déplié sur la table. Si vite que maman l’enlevât, j’eus le temps de lire : le Crime de… en dessous un portrait de femme : la victime, une autre femme : la complice, un homme : l’assassin. Je ne reconnus pas les visages. Mais c’était clair. Jeanne !… C’était donc cela la fin du guet-apens ! Je fus à peine surpris. Comme pour la mort de Charles, je ne trouvai pas une larme :

— J’en étais sûr, maman. Ils l’ont attirée. Regarde ce qu’il a fait.

— Qui, mon petit ? Qu’est-ce qu’il a fait ?

— Lui, maman, là, là, dans ta main. Le crime de

Même si j’avais douté, je vis trop bien son geste pour cacher le journal.

— Que racontes-tu là, petit ?

Et comme si vraiment elle parlait d’autre chose :

— M. Dupéché est venu ce matin. Tu as quitté la noce si brusquement. Il était inquiet. Il reviendra tantôt.