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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/267

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brés avec ahurissement par M. René Doumic, houspillés par Sarcey, écartés avec quelque dédain par Jules Lemaître), n’ont plus la naïveté de présenter au public le recueil de leurs poésies. Finie, leur grande entreprise de révolution du mètre et du rythme français ! Les esthètes d’autrefois ont succombé aux douloureuses nécessités de la vie moderne. La société d’aujourd’hui, cette marâtre, ne saurait laisser subsister un fabricateur de vers libres, un habitant de Palais nomades que si, comme M. Gustave Kahn, il a la prudence de joindre la connaissance du manuel des opérations de bourse à celle du traité de la versification nouvelle.

Mais comme tous les poètes décadents n’avaient pas trouvé dans l’héritage de leurs aïeux le don d’agioter, ils ont dû inventer d’autres moyens d’existence. Les uns se sont mariés richement. Les autres sont entrés dans la littérature