trop beau. Qu’est-ce que la nationalité yougo-slave ? Pour les Italiens, c’est l’héritière de l’Autriche abhorrée. Pour les autres alliés, c’est l’héritière de l’héroïque Serbie, l’amie de la première heure, d’autant plus chère qu’elle a coûté plus de sacrifices Les Italiens voient choyer leur ennemie naturelle : on ne s’entend plus. Alors l’idée d’un monstrueux complot hante leur esprit :
La Yougo-Slavie figure dans les conseils de l’Entente non comme une vaincue, mais comme une alliée sur le même pied que l’Italie, et qui doit même, à cause des titres vrais ou faux de la Serbie, être préférée à l’Italie. Et dans le jeu des forces internationales, la Yougo-Slavie remplace l’Autriche, avec cette différence que l’empire habsbourgeois faisait partie d’une constellation politique fermée, et même opposée à celle de la France et de l’Angleterre, tandis que la Yougo-Slavie se trouve aujourd’hui dans le même groupe que ces dernières. Résultat : l’Italie a sur deux frontières et dans deux mers, non plus des ennemis appartenant à des groupes opposés et qui par conséquent se neutralisaient mutuellement, mais des ennemis alliés entre eux[1].
Des ennemis, partout des ennemis. Tel est l’état d’esprit que la paix a créé chez les Italiens. Et ces citations pourraient être multipliées. Quatre jours après l’article de la Stampa, toujours si proche de M. Giolitti et des pensées de M. Giolitti, le chroniqueur bien connu qui
- ↑ Extrait du même article.