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CONSÉQUENCES POLITIQUES DE LA PAIX

sont plus récentes, annonçait un particularisrne politique qui répéterait l’ancien particularisme territorial et qui en précéderait le retour, « L’ergotage et la petitesse, l’acharnement et l’animosité qui existaient autrefois dans les querelles des peuples et des États allemands, se sont transmis à notre vie de parti », écrivait le prince de Bülow dans sa Politique allemande. Il notait en outre une tendance propre à l’esprit allemand, celle qui consiste à « internationaliser les idées de parti », c’est-à-dire à prolonger ces idées au delà de la frontière, en sorte que les catholiques allemands, pour ne prendre qu’eux, seraient de véritables « ultramontains ». Ces remarques du prince de Bülow ne doivent certainement pas être négligées. Dans le cas où l’Allemagne traverserait de nouvelles crises intérieures, où elle serait véritablement impuissante, après une accalmie et un semblant de mieux, à rétablir chez elle un ordre durable et à remplacer l’autorité ancienne par une autorité nouvelle, il est clair que les luttes de partis s’aggraveraient dans des proportions considérables. Des scissions telles qu’en prévoyaient les deux chanceliers seraient possibles. Nous en ayons un exemple par la répulsion violente que manifeste la Bavière à l’égard du socialisme réputé comme un produit de Berlin. Ainsi, en Allemagne, l’antagonisme des idées et des mœurs prend, par la force des choses, un caractère territorial. Il prendrait même aisément un caractère international, au sens où