uns de ses collaborateurs immédiats ont expliqué devant nous ou devant des personnes dignes de confiance qui nous ont rapporté leurs paroles, que les forces particularistes n’existaient plus, que les guelfes hanovriens n’étaient qu’une poignée, « une demi-douzaine », qu’on ne revenait pas sur cinquante ans d’histoire, que la guerre et la défaite elle-même avaient resserré l’unité allemande, enfin que cette unité, après avoir été morale et politique, était devenue économique, qu’elle était constituée par le réseau des voies ferrées, des canaux, des échanges, par l’organisation de l’industrie, et que le réalisme ordonnait de tenir compte de ces faits… Il y a lieu de croire que M. Clemenceau ne s’embarrassait pas de tant de raisons. Il avait de l’Allemagne une vue sommaire. Il la jugeait d’assez loin et sans se mettre en peine de ses caractères particuliers. À la tribune, peu de temps avant l’armistice, lorsque Guillaume II, semblable à un vieil empereur germanique de ses prédécesseurs, avait accordé une « Bulle d’or » à ses sujets, M. Clemenceau avait raillé cette démocratie impériale. Quelques mois plus tard, l’Assemblée de Weimar accouplait à l’Empire, dont le nom et l’idée étaient maintenus, une constitution républicaine où le mot de République n’est prononcé qu’une seule fois. Il y a plus de variétés et plus de contradictions dans les choses allemandes et dans les esprits allemands que n’en conçoivent une faible connaissance et une brève philosophie.