En 1917, la fin, une meilleure fin, eût été possible. Quiconque avait le sens de la politique songeait à la dislocation de la coalition ennemie. Le roi d’Espagne ne se bornait pas à la conseiller. Il s’offrait pour l’entreprendre. Incapacité, frivolité, inexpérience, préjugé : il y eut de tout. Le fil tendu ne fut pas saisi. La vie de milliers de Français tués depuis cette date et l’avenir de ceux qui restent ont tenu à une maladresse qui ne peut plus être réparée.
Enfin l’ennemi s’agenouille. Des heures, des jours au plus sont donnés aux vainqueurs pour profiter de la victoire. Hésitations, incertitudes. L’armée allemande, avec ses armes, repasse le Rhin. Tandis que la foule insouciante se réjouit, pousse un grand « ouf », soulagée du poids de la guerre, des moments uniques s’enfuient sans retour.
Et plus tard encore, il arriva une chose fantastique. Quelques hommes s’étaient réunis pour établir la paix. Leur pouvoir était immense, tel qu’on n’en avait jamais vu. Ils disposaient de l’humanité. Ils créaient à leur gré ou renversaient des États. Et le plus puissant de ces hommes pareils à des dieux, celui qui était obéi parce qu’il semblait parler au nom de cent millions d’individus, il était, à ce moment même, désavoué par son Sénat souverain. Et non seulement son autorité était factice, mais peut-être déjà ne gouvernait-il plus tout à fait son esprit. Rentré dans sa capitale, le dictateur s’abattit. On craignit pour sa raison. « Est-ce là