Page:Baju - Principes du socialisme, 1895.djvu/25

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autres ne le sont pas. Défions-nous surtout de ces demi-socialistes qui se disent d’accord avec nous sur une partie seulement de notre programme. C’est à peu près comme s’ils admettaient les deux premiers livres de la géométrie et pas les autres qui sont la conséquence de ceux-ci. Le Socialisme est une science, un système intégral qu’il faut prendre ou rejeter en bloc.

Le socialiste ne peut exercer une action efficace qu’à la condition de n’avoir aucun des préjugés qu’il combat dans la société bourgeoise. Sa parole n’acquiert d’autorité que s’il est lui-même un homme de bien, s’il y a conformité complète de ses actes avec ses théories. Il doit donc s’imposer à la confiance publique par l’élévation de son caractère et la dignité de ses mœurs.

Homme des temps futurs, il est un exemple vivant de toutes les corrections. Bienveillant et affable, il s’efface devant les autres, écoute en silence ses adversaires, car il les croit victimes de l’erreur plutôt que de mauvaise foi. D’humeur toujours égale, il est calme en face des injures, inaccessible à tous les sentiments bas et vils, tels que la colère, la jalousie, la vengeance, la haine. Dans tous les actes de sa vie, il n’a pour mobile que l’intérêt général ; enfin il est honnête devant sa conscience, devant les hommes et quelquefois devant le Code.

Il a le devoir de ne jamais médire des autres socialistes, même de ceux dont il aurait à se plaindre. En toute occasion il fait preuve d’abnégation, de dévouement et subordonne sa conduite à l’intérêt du parti.

En principe il doit considérer comme ennemis