Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/342

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lement indifférents à toutes les convictions et se servant de toutes au besoin pour atteindre leur but. Mais ces hommes distingués ne forment jamais dans les classes les plus corrompues qu’une minorité très infime ; la foule y est aussi moutonnière que dans le peuple lui-même. Elle subit naturellement l’influence de ses intérêts qui lui font de la réaction une condition d’existence. Mais il est impossible d’admettre qu’en faisant de la réaction elle n’obéisse seulement qu’à un sentiment d’égoïsme. Une grande masse d’hommes, même passablement corrompus, lorsqu’elle agit collectivement, ne saurait être aussi dépravée. Il y a dans toute association nombreuse, et à plus forte raison dans les associations traditionnelles, historiques, comme les classes, fussent-elles même arrivées à ce point d’être devenues absolument malfaisantes ou contraires à l’intérêt et au droit de tout le monde, un principe de moralité, une religion, une croyance quelconque, sans doute très peu rationnelles, le plus souvent ridicules et, conséquemment, très étroites, mais sincères, et qui constituent la condition morale indispensable de leur existence.




L’erreur commune et fondamentale de tous les idéalistes, erreur qui est d’ailleurs une conséquence très logique de tout leur système, c’est de chercher