Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/252

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pouvoir et de la dictature de Paris. Croyez-vous qu’il veuille, qu’il puisse donner la liberté du mouvement à Paris, à la France ? Point du tout. Tenu en échec par le socialisme révolutionnaire, il sera forcé de lui faire une guerre à mort, et il deviendra, il pourra devenir d’autant plus oppressif, que ses mesures de compression auront l’apparence de mesures nécessaires pour le salut de la liberté. Pourra-t-il au moins organiser une force suffisante pour repousser l’invasion prussienne ? Eh ! mille fois non ! Et je m’en vais vous le prouver comme 2 fois 2 font 4.

Jacobin, il cherchera nécessairement le salut de la France dans l’exagération de l’État. S’il était même fédéraliste, girondin, — et nous savons qu’il ne l’est pas, comme tout son |11 parti ne l’est pas, — alors encore, en vue de l’invasion allemande aux portes de Paris, il serait forcé de faire de la centralisation extraordinaire. Croyez-le bien d’ailleurs, les Jacobins n’oseront pas même détruire l’administration actuelle, ce réseau de réaction bonapartiste qui étouffe la France, et pour deux raisons : la première, c’est qu’après avoir laissé passer 15 à 20 jours précieux, pendant lesquelles (sic) ils auraient pu faire la révolution avec beaucoup moins de danger pour Paris et pour eux-mêmes et avec plus de chances de succès qu’aujourd’hui, les républicains de Paris sont arrivés maintenant à ne rien entreprendre, rien faire, sans le consentement et la coopération de Trochu et de Thiers. Donc Thiers et Trochu feront partie du nouveau gouvernement, du gouvernement Gambetta, à moins que pour les renverser, Gambetta ne fasse une seconde révolution, ce qui lui sera impossible, d’abord parce qu’il aura pour collègues des républicains comme Picard, Jules Favre,