Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/410

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|38 « En sa maison, et dehors. Est-ce que la France entière n’est pas sa maison maintenant ? »

Et plus loin, en parlant de l’effet produit sur les paysans par l’invasion de Brunswick :

« Brunswick, entré dans Verdun, s’y trouva si commodément qu’il y resta une semaine. Là, déjà, les émigrés qui entouraient le roi de Prusse commencèrent à lui rappeler les promesses qu’il avait faites. Ce prince avait dit, au départ, ces étranges paroles (Hardenberg les entendit) : « Qu’il ne se mêlerait pas du gouvernement de la France, que seulement il rendrait au roi l’autorité absolue ». Rendre au roi la royauté, les églises aux prêtres, les propriétés aux propriétaires, c’était toute son ambition. Et pour tous ces bienfaits, que demandait-il à la France ? Nulle cession de territoire, rien que les frais d’une guerre entreprise pour la sauver.

« Ce petit mot : rendre les propriétés, contenait beaucoup. Le grand propriétaire était le clergé, il s’agissait de lui restituer un bien de quatre milliards, d’annuler les ventes qui s’en étaient faites pour un milliard dès janvier 92, et qui depuis, en neuf mois, s’étaient énormément accrues. Que devenaient une infinité de contrats dont cette opération avait été l’occasion directe ou indirecte ? Ce n’étaient pas seulement les acquéreurs qui étaient lésés, mais ceux qui leur prêtaient de l’argent, |44 mais les sous-acquéreurs auxquels ils avaient vendu, une foule d’autres personnes…, un grand peuple, et véritablement attaché à la Révolution par un intérêt respectable. Ces