Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/174

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tistes, des jésuites et des orléanistes ; elle écrasera la réaction bourgeoise, et soulèvera comme un seul homme le peuple entier, les ouvriers des villes aussi bien que les paysans des campagnes ; car il ne faut point s’imaginer que les paysans restent les partisans de la réaction, lorsqu’ils auront compris que la révolution sociale les délivre du poids écrasant et de toutes les exactions ruineuses de l’État, et qu’en même temps elle leur livre toutes les terres qui appartiennent aujourd’hui soit à l’Église, soit à l’État, soit à des propriétaires bourgeois qui les exploitent par le travail d’autrui et qui se dispensent de les cultiver par le travail de leurs propres bras. La Révolution soulèvera trois, quatre, cinq millions de travailleurs des campagnes et des villes, et, lorsqu’ils voudront s’armer et chercher l’argent nécessaire pour fabriquer, pour acheter des munitions et des armes, la Révolution leur dira où et comment il faut le chercher. Quelles sont les armées qui pourraient résister au choc d’un pareil soulèvement populaire ?

La Révolution ! Cette chose et ce mot |65 bouleverseront toute l’Europe, et, faisant de nouveau pâlir et trembler tous les rois et crouler tous les trônes, balayant tous les privilèges et toutes les exploitations qui pèsent aujourd’hui sur le travail, feront surgir des profondeurs populaires de tous les pays des millions de défenseurs, d’amis et de frères alliés de la France.

Voilà ce que le roi Guillaume et son roué ministre