Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/288

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je les publierai, je vous dois cette satisfaction. »

Confiant dans cette promesse, j’attends encore[1].

Je suis vraiment fâché, Messieurs, de vous entretenir de tous ces détails. Ce ne sera pas amusant pour votre public, mais c’est indispensable à mon honneur.

Un mot encore à ce sujet. Je ne puis dire avec une absolue certitude que M. Maurice Hess ait été membre de ce jury d’honneur, mais j’en suis presque sûr ; dans tous les cas, ce dont je suis sûr tout à fait, c’est qu’aucun des faits que je viens de vous raconter ne lui est resté inconnu. Jugez après cela vous-mêmes de sa moralité.

Lisez enfin mon discours sur la Russie, et le Programme de la démocratie socialiste russe que j’ai publié il y a un an, aussi bien que mon appel récent À mes jeunes frères russes, — et dites s’il est possible qu’un homme d’honneur et de bon sens puisse m’accuser d’être un panslaviste et, je ne dirai pas un agent, mais seulement un ami du gouvernement de Saint-Pétersbourg et de l’Empire de toutes les Russies.

Depuis que j’ai commencé à m’occuper de poli-

  1. Bakounine attendit en vain. Liebknecht ne fit pas connaître dans son journal la déclaration du jury d’honneur, et ne publia pas une ligne du discours ni des articles que Bakounine lui avait remis. Par contre, le Volksstaat inséra des correspondances envoyées de Paris par Moritz Hess, correspondances où étaient rééditées les mêmes accusations que le jury d’honneur de Bâle avait déclarées infâmes et mensongères ; et au printemps de 1870 il publia d’ignobles articles de Borkheim, calomniant de nouveau Herzen et Bakounine.