Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/145

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nie ? Les ruraux de Versailles peuvent détruire la plus grande des cités, ils peuvent assassiner les prisonniers, les blessés, les femmes, mais non les principes ; et l’Internationale est un principe qui organise ses phalanges pour combattre les batailles suprêmes du droit.

Quelles sont les causes de dissolution entrevues dans l’Internationale par l’illustre apôtre de la liberté ? — « La négation de Dieu, — dit-il aux ouvriers italiens, — c’est-à-dire de l’unique base solide, éternelle, inébranlable de vos devoirs et de vos droits, des devoirs d’autrui envers votre classe, de la certitude que vous êtes appelés à vaincre et que vous vaincrez. »

Dieu, base unique, solide, inébranlable, éternelle, de la loi morale ! Et qui en est l’interprète ? Mazzini dit ailleurs : Dieu est Dieu et l’humanité est son prophète. Mais qui réussira jamais à comprendre cette formule de musulman ? Il croit donc que les lois universelles et immuables qui dirigent avec une précision mathématique le monde physique, n’existent pas par elles-mêmes, indépendantes de toute volonté, dans l’organisme parfait du monde moral ? Comment Mazzini pourrait-il concilier l’idée de loi avec l’idée de Dieu ? Qu’il laisse à Dieu la prédestination et la grâce, et dans l’ordre social nous aurons le privilège ; qu’il lui laisse l’omnipotence, et nous aurons le despotisme. Le supranaturalisme ne peut donner des lois à la vie sociale, qui est la liberté. L’Internationale nie ce qui n’est pas