Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/146

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affirmé par les sciences positives ; mais de là à répudier ce qu’il y a de beau, ce qu’il y a de bon, ce qu’il y a de juste dans le monde ; de là à répudier toute base de nos droits et de nos devoirs, il y a un abîme que le génie puissant de Mazzini ne comblera jamais. Il regarde son Dieu, — nous regardons l’Humanité.

L’Internationale — continue Mazzini écrivant aux ouvriers italiens — est « la négation de la patrie, de la nation, c’est-à-dire du point d’appui pour le levier au moyen duquel vous pouvez travailler en faveur de vous-mêmes et de l’humanité ; et c’est comme si on vous demandait de travailler en vous refusant toute division du travail, ou en fermant devant vous les portes de l’atelier. La patrie vous a été donnée par Dieu pour que, dans un groupe de vingt-cinq millions de frères liés plus étroitement à vous par le nom, la langue, la foi, les aspirations communes et un long et glorieux développement de traditions, de culte, de sépultures de chers disparus, de souvenirs solennels de martyrs tombés pour affirmer la nation, vous trouvassiez un appui robuste pour le plus facile accomplissement d’une mission, pour la part de travail que vous assignent votre position géographique et vos aptitudes spéciales. Qui la supprimerait, supprimerait toute l’immense quantité de forces créées par la communauté des moyens et par l’activité de ces millions, et vous fermerait toute voie pour la croissance et le progrès. À la nation l’Internationale substitue la commune, la commune indé-