tendre à la création d’un ordre de choses dans lequel la propriété ne puisse pas devenir un monopole et ne provienne à l’avenir que du travail, d’un ordre dans lequel, quant à présent, les lois tendront à diminuer graduellement sa concentration permanente en un petit nombre de mains et se serviront de tous les moyens équitables pour en faciliter la transmission et la répartition. »
Depuis que l’homme cherche les éléments de la justice dans les institutions sociales, la question du tien et du mien a été une de celles qui ont le plus ardemment passionné l’esprit humain. De Moïse à Napoléon, de Philippe de Macédoine à Thiers, de Platon à Troplong, une armée innombrable d’intelligences a livré la plus obstinée des batailles sur le terrain ensanglanté de la propriété. D’une part le droit et la morale, de l’autre l’opportunité et la force ; d’une part la rapine, de l’autre le sophisme. Pour qui sera la victoire ?
Le socialisme n’a pas dit encore son dernier mot, mais ni le socialisme ni l’Internationale ne nient, comme le prétend Mazzini, toute propriété individuelle. Et comment pourraient-ils le faire, puisque ceux qui combattent le plus vivement la propriété individuelle du sol trouvent l’argument le plus fort à l’appui de leurs théories dans la nécessité indiscutable que tout individu ait un droit absolu de propriété sur les choses qu’il a produites ? Comment le pourraient-ils, si ce qui est un des axiomes de Mazzini, à savoir que « qui travaille et produit a