droit aux fruits de son travail », constitue un des pivots fondamentaux de leurs théories sociales ?
L’accusation lancée contre les socialistes, d’être les ennemis de la propriété, n’est pas nouvelle ; mais il serait temps, enfin, qu’avant de la faire siffler à nos oreilles comme une malédiction et une menace, on nous dît une bonne fois si, à notre époque, la justice est la base et l’esprit des rapports sociaux ; qu’on nous dît si, pour nous combattre et pour éveiller contre nous les ressentiments d’un préjugé imbécile, il faut que nos ennemis aient toujours recours aux arguments de la déloyauté et du mensonge.
Par ces paroles, je ne fais pas allusion à Mazzini. L’affection et le respect que nul plus que moi n’a ressentis pour cet homme extraordinaire ne me permettraient certainement pas un autre langage que celui du respect et de l’affection. Et puis comment pourrais-je le combattre, comment pourrais-je faire sortir de mes lèvres d’autres paroles que des paroles amicales, puisque, sur la question de la propriété, au lieu de combattre, en effet, le socialisme et l’Internationale, il les a devancés ?
« Qui travaille et produit — écrit Mazzini aux ouvriers italiens — a droit aux fruits de son travail ; c’est en cela que réside le droit de propriété. » — « Tout homme doit être rétribué à proportion de son œuvre. » — « Il faut tendre à la création d’un ordre de choses dans lequel la propriété ne puisse pas devenir un monopole et ne provienne à l’avenir