Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/242

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lieu en novembre. |70 et 71[1] Mais pour que l’alliance entre la bourgeoisie et les ouvriers-citoyens fût possible, il fallait que ces derniers éliminassent de leur programme tout ce qui pouvait contredire les principes fondamentaux et choquer la délicatesse de leurs nouveaux alliés les bourgeois radicaux de Genève. Parmi ces choses réprouvées, détestées, brillaient naturellement plus que toutes les autres ces deux propositions subversives de tout ordre social : l’abolition du droit d’héritage et l’organisation de la propriété collective.

La tactique de la coterie genevoise qui inspirait et dirigeait à volonté tous les actes du Comité central (cantonal), et qui, par son intermédiaire, déterminait les programmes de chaque assemblée générale, — cette tactique fut très simple. Ils firent nommer par les assemblées générales des commissions pour préparer et proposer des rapports sur toutes les autres questions, et ils oublièrent, négligèrent d’en faire nommer pour les deux questions brûlantes. Si on les avait laissés faire, voici ce qui se serait passé : on serait arrivé à la veille du Congrès sans avoir nommé de commissions pour elles, il n’y aurait pas eu de rapports, et par conséquent ces deux questions auraient été éliminées de fait.

Nous déjouâmes ce calcul, en rappelant, dans l’une de ces assemblées populaires, qu’il y avait encore deux questions que le Comité central paraissait

  1. Bakounine a donné à ce feuillet ce double numéro « 70 et 71 » : il n’y a pas de lacune dans le manuscrit.