de Genève aurait pu en envoyer plus de trente[1]. Cela aurait été par trop dispendieux ; pour cette raison, déjà l’année précédente toutes les sections de l’Internationale de Genève s’étaient réunies pour envoyer collectivement et à frais communs à Bruxelles quatre délégués. |73 Cette fois, comme le nombre des sections s’était considérablement accru, on voulait en envoyer cinq. Les envoyer collectivement était évidemment dans les intérêts des sections des bâtiments, ces sections étant beaucoup moins riches que les sections de la Fabrique. Les ouvriers de la Fabrique, naturellement inspirés et dirigés par leurs chefs, profitèrent de cette circonstance pour faire un coup. Leurs orateurs vinrent déclarer à la tribune, au nom de tous leurs camarades, que les sections de la Fabrique ne consentiraient à l’envoi collectif des délégués que si on leur accordait l’élimination des deux questions de l’héritage et de la propriété. Ce fut le signal d’un second orage.
Nous montâmes à la tribune pour expliquer aux ouvriers en bâtiment qu’en leur faisant une telle proposition on les insultait, on attentait à la liberté de leur conscience, à leur droit ; que mieux valait pour eux n’envoyer qu’un seul délégué, ou même ne pas en envoyer du tout, que d’en envoyer cinq ou davantage à des conditions qui leur seraient impo-
- ↑ Comme il a été dit plus haut, Bakounine exagère le nombre des sections qui existaient alors à Genève : voir la note 2 de la page 215. Voir aussi, plus haut, la note 2 de la page 22.