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Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/249

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votèrent à l’unanimité qu’il ne pourrait être chargé de la mission de les représenter au Congrès de Bâle que s’il promettait d’y voter pour l’organisation de la propriété collective et pour l’abolition du droit d’héritage.

Cela le mit dans une singulière position. Il avait été le principal promoteur de la proposition d’éliminer ces deux questions comme utopiques, intempestives et funestes, et de la séparation qui en était résultée ; et maintenant il devait s’engager à voter affirmativement sur l’une et sur l’autre au Congrès de Bâle !

Dans la dernière assemblée générale |77 qui eut lieu avant le Congrès, il essaya de sortir de cette situation ridicule par un moyen singulier : il posa une question personnelle, en faisant appel aux sentiments personnels : « Je vous aime et vous m’aimez, vous savez que j’ai été toujours votre ami ; pourquoi donc vous méfiez-vous de moi, et m’imposez-vous maintenant des conditions que ma dignité et ma conscience ne me permettent pas d’accepter ? » Il ne nous fut pas difficile de lui répondre qu’il ne s’agissait pas ici du tout de questions personnelles, ni de sympathie ni de défiance personnelles ; qu’on l’ai-