Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/287

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voie qu’ils s’étaient tracée, ne voyant rien et ne se donnant pas même la peine d’observer ce qui se faisait autour d’eux, Outine, en homme pratique, commença sa double intrigue.

La première chose qu’il fit, naturellement, fut de répandre contre moi dans l’Internationale de Genève les calomnies les plus infâmes. À mon retour à Genève, vingt personnes au moins, parmi lesquelles je citerai Brosset, Lindegger, Dégrange, Deshusses, Pinier, Sutherland, Jouk, Perron lui-même, un cordonnier et bien d’autres encore dont j’ai oublié le nom, vinrent me répéter les choses horribles qu’il avait débitées contre moi : j’étais un voleur, un intrigant, un homme sale et malhonnête dans mes rapports individuels, etc., etc. Cette haine et cette persistance furieuse de calomnie contre moi avait été le premier point de réunion entre lui et les meneurs |108 de la Fabrique. Leurs efforts unis furent couronnés d’un plein succès. Lorsque j’avais quitté Genève en octobre 1869, tous les ouvriers du bâtiment, à très peu d’exceptions près, — à l’exception de quelques individus des comités, surtout, gagnés par la coterie genevoise, et votant avec elle, — étaient mes amis, à un tel point qu’ils vinrent me dire, en me disant adieu : « Ces messieurs de la Fabrique croient nous insulter en nous appelant des bakouninistes ; mais nous leur avons répondu que nous aimons mieux être appelés des bakouninistes que des réactionnaires ». Mais lorsque je revins à Genève à la fin de mars 1870, je les retrouvai sinon