Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/40

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gués, il eût dû en résulter que dans ce Comité les membres non-genevois auraient été en majorité et les Genevois en minorité. Il n’en a pourtant pas été toujours ainsi, par cette simple raison que plusieurs sections intermédiaires, et même des sections d’ouvriers en bâtiment, quoique en majeure partie composées d’étrangers, |75 avaient pris dès l’abord l’habitude d’envoyer comme délégués au Comité central des camarades genevois, lesquels, obéissant à leurs inspirations patriotiques, votent presque toujours avec la Fabrique.

Mais, alors même qu’ils constituaient au sein du Comité central une minorité numérique, les délégués proprement genevois y eurent dès l’abord une voix prédominante, et cela pour beaucoup de raisons. La première, c’est que les ouvriers genevois, pris en masse, sont beaucoup plus instruits, ont beaucoup plus d’expérience politique, et manient infiniment mieux la parole que les ouvriers en bâtiment. La seconde, c’est que les sections de la Fabrique ont toujours délégué au Comité central leurs membres les plus intelligents et les plus distingués, souvent même leurs chefs principaux, en qui elles avaient pleine confiance, et qui, conformément au devoir imposé par les statuts à tous les délégués vis-à-vis de leurs sections respectives, venaient rendre régulièrement compte à leurs commettants de tout ce qu’ils avaient proposé et voté dans le Comité central et leur demander des instructions pour leur conduite ultérieure, de sorte que les