Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/41

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sections de la Fabrique pouvaient et peuvent se dire réellement représentées dans le Comité central ; tandis que, la plupart du temps, la représentation des sections des ouvriers en bâtiment dans le Comité central n’est qu’une pure |76 fiction.

La force des ouvriers en bâtiment, avons-nous dit déjà, n’est point dans le développement scientifique ni politique de leur intelligence, mais dans la justesse et dans la profondeur de leur instinct, aussi bien que dans leur bon sens naturel qui leur fait presque toujours deviner le droit chemin, lorsqu’ils ne se laissent pas entraîner par les sophismes de quelque rhéteur et par les mensonges de quelques méchants intrigants, ce qui malheureusement leur arrive trop souvent. Ils comptent dans leur sein peu d’hommes instruits, habitués à discuter en public et qui aient l’expérience de l’organisation et de l’administration. Ils réservent les plus habiles camarades pour leurs comités de sections, et ils envoient souvent les moins habiles et les moins zélés comme délégués au Comité central. Ces délégués, comprenant peu ou point l’importance de leur mission, manquent souvent les séances de ce comité, et n’ont presque pas l’habitude de venir au sein de leurs sections rendre compte des résolutions et des votes, auxquels, lors même qu’ils sont présents, ils ne prennent le plus souvent qu’une part automatique et passive.

On conçoit que vis-à-vis d’une telle majorité, lors même qu’il y a majorité, la minorité propre-