Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/430

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moyen de vos journaux, donc, vous attirerez à vous tout ce qui est vivant dans cette classe, et vous pourrez organiser ces éléments parallèlement à l’organisation des masses populaires, comme d’utiles alliés, soit du côté des moyens pécuniaires, soit du côté de la propagande. Naturellement vous n’en trouverez pas des milliers ; il n’y en a pas assez pour qu’on puisse les organiser en une puissance ; mais le nombre en est suffisant pour vous donner un secours précieux dans la grande œuvre d’organisation de la puissance populaire.

Votre seule armée est le peuple, le peuple entier, tant des villes que des campagnes. Mais comment arriver à ce peuple ? À la ville vous serez entravés par le gouvernement, par la Consorteria, et par les mazziniens. À la campagne, vous rencontrerez les prêtres. Et néanmoins, chers amis, il existe une puissance capable de vaincre tout cela. C’est la collectivité. Si vous étiez isolés, si chacun de vous n’en voulait faire qu’à sa tête, vous seriez certainement impuissants ; mais unis, et organisant vos forces — quelque minimes qu’elles puissent être au début — pour une seule action collective, inspirée de la même pensée, de la même position, allant au même but, vous serez invincibles.

Trois hommes seulement, unis de la sorte, forment déjà, selon moi, un sérieux commencement de puissance. Que sera-ce quand vous serez arrivés à vous organiser dans votre pays au nombre de quelques centaines ? Et il se trouvera certainement en