Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/64

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Dans les grandes assemblées publiques, ce furent naturellement les idées les plus larges, les opinions généreuses qui l’emportèrent toujours. La plupart du temps, lorsque l’esprit des masses n’a pas été depuis longtemps faussé par une propagation intéressée et habile de calomnies et de mensonges, il s’établit dans les réunions populaires une sorte d’instinct collectif qui les pousse irrésistiblement vers le juste, vers le vrai, et qui est si puissant que même les individus les plus récalcitrants se laissent entraîner par lui. Les intrigants, les habiles, tout-puissants dans les conciliabules plus ou moins occultes des |98 comités, perdent ordinairement une grande partie de leur assurance devant ces grandes assemblées où le bon sens populaire, appuyé par cet instinct, fait justice de leurs sophismes. Il s’y manifeste généralement une telle contagion de justice et de vérité, qu’il est arrivé fort souvent que dans les assemblées générales de toutes les sections, même une grande quantité d’ouvriers de la Fabrique, —