Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réfléchi, mais invincible, par l’ascendant qu’il acquiert immédiatement sur tous ses collaborateurs, Maurice Noguès a su mener à bien une tâche autour de laquelle les circonstances avaient accumulé le maximum de difficultés… »

Malheureusement, à Air-Orient comme à l’Aéropostale et plus tard à Air-France, les « requins » — le mot est de Noguès lui-même — sont nombreux et voraces.

Il ne leur suffit pas que le premier service Marseille-Athènes fonctionne en janvier 1928. Ceux qui dirigent l’affaire de leur bureau de Paris voudraient bien en retirer, dès le début, de substantiels bénéfices.

Le 6 juin 1929, le service hebdomadaire France-Syrie était inauguré après huit voyages aller et retour réussis. Il devait fonctionner depuis sans aucune interruption et après trois années d’exploitation aucun accident de personnes, aucune perte de matériel n’étaient à noter sur ce parcours.

Reçu à son retour de Beyrouth par le gouverneur Roumé et M. Louis Allègre, co-directeurs de l’Air-Orient, Noguès a l’impression que, sous les fleurs de rhétorique qui vantent son succès, se cachent de dangereuses réticences.

« Ce n’est pas Suzanne et les deux vieillards, écrit-il, mais Noguès et les deux directeurs que je pourrais nommer le drame qui, je le sens, se joue. »

Cependant, le commandant Faure, promoteur de la ligne, était évincé du Conseil d’administration et l’on cherchait visiblement à minimiser le rôle de Noguès : le caractère entier de celui-ci ; lui conseille de donner sa démission, mais il songe à son œuvre à laquelle il s’est attaché et