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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/151

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régnait au-dessus de la mer où ils s’engagèrent en pleine nuit.

Comme les deux hommes, dans l’étroite cabine du Simoun, luttaient depuis plus de trois heures, guettant en vain une éclaircie, Génin hurla à son compagnon :

« Attache-toi ». Bien lui en prit, car, quelques minutes plus tard, à travers les hublots du petit appareil ils voyaient scintiller des lumières qu’ils prirent d’abord pour des étoiles, mais Génin crispé aux commandes réalisa soudain tout le péril de la situation : l’avion s’était retourné dans la tempête et volait sur le dos ; ce qu’ils apercevaient « au-dessus de leurs têtes » étaient… les feux de barques de pêche.

En attendant la lune de décembre, l’équipage du « Gody-Radio », — tel était le nom du Simoun mis à leur disposition par une firme d’équipements radio-électriques d’Amboise — établit un projet encore plus audacieux : 5 étapes seulement devaient couvrir les 10 000 kilomètres de Paris-Tananarive : Le Bourget-Syrie, Wadi-Halfa, Atbara, Dar-es-Salam et Tananarive.

500 000 francs de prime furent même attribués par le Ministère de l’Air, à l’équipage qui abaisserait à 43 heures, le record si envié.

Le lundi 9 décembre, Génin et Robert partaient une nouvelle fois du Bourget et se posaient à Syrte le même soir à 22 heures, après un vol remarquable à plus de 250 de moyenne. Après 1 h. 10 seulement d’escale, l’équipage mettait le cap sur Wadi-Halfa, mais au-dessus du désert de Lybie, la pression d’huile tomba à un kilo et Génin ne pouvant découvrir le terrain de Tobrouk se posa en pleine nuit sur la côte de Cyrénaïque à Benghazi. L’avion était intact et le premier