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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/66

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nos couleurs que, toujours et avec succès, il agissait. »

L’homme qui parle ainsi est un officier de l’Armée de l’Air française, qui dirige actuellement — 1945 — la section des Instructions aéronautiques, service chargé des questions de navigation et de géographie aériennes. C’est le colonel Max Dévé, le navigateur prestigieux de Verneilh dans leur raid historique Paris-Nouméa.

Voici onze ans exactement que, par une sombre matinée d’automne, de Verneilh et son équipage ont disparu avec le « Biarritz » dans la région de Dijon. Tant d’événements ont remué notre patrie et le monde et pourtant le souvenir de l’ami, du compagnon magnifique, est toujours aussi vivace au cœur du colonel Dévé qui n’a jamais cessé de poursuivre les études de haute navigation qu’il avait commencées sur leur Farman du tour de la Méditerranée.

Ce n’était pas d’ailleurs un équipage né du hasard que celui que devaient illustrer tant de performances remarquables, mais qui restera, avant tout, dans l’histoire de nos ailes, l’équipage du premier Paris-Nouméa.

C’est comme cavalier que le jeune Charles de Verneilh-Puyrazeau s’engage en 1914 ; il juge bien vite que l’on ne se bat pas assez dans cette arme et il demande à la fois les chasseurs à pied et l’aviation. La dernière de ces mutations lui est accordée en octobre 1915 et il est bientôt envoyé aux armées où il rejoint le C-61.

Dévé y est observateur. Après deux ans sur le front de France, pilote et observateur sont tous deux volontaires pour la Russie d’où ils ne reviendront qu’au milieu de 1918, avec leur escadrille, la 582.