Aller au contenu

Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bulgare lui demande de survoler des repaires communistes ; espérant ainsi asseoir notre influence dans ce pays, il accepte… au risque de finir, en cas de panne, au bout d’une corde, branchée à un arbre de la forêt de Hoskova.

Jugeant indispensables les vols de nuit sur Belgrade-Bucarest, il met lui-même au point cette organisation si délicate, mais il faut pousser encore vers l’Est la ligne : dès avril 1923, ambassadeur et technicien, chef et exécutant incomparable, Noguès explore et inaugure la ligne Constantinople-Ankara : son destin l’attire déjà vers l’Orient.

Noguès, qui a reçu la grande plaque d’argent de la Ligue Aéronautique de France, se voit remettre à la Sorbonne la médaille d’Encouragement au progrès. Lorsqu’en septembre 1924 l’Allemagne refusera l’autorisation de survol de son territoire, c’est encore lui qui reconnaîtra la route de l’Arlberg entre Zurich, Innsbruck et Vienne. Alors que toutes les lignes commerciales vers la Russie étaient arrêtées par l’hiver dès le 31 octobre, Noguès et Martin volent en novembre 1924 vers Moscou jusqu’où ils espèrent — prolonger la ligne Paris-Varsovie. Lorsqu’ils atterriront le 14 novembre, après un voyage très pénible, au milieu de brouillards et de la neige, les Russes se montreront stupéfaits de leur cran.

À son retour, à la fin décembre, Noguès est proposé pour la rosette d’officier de la Légion d’honneur : il la recevra en août 1925.

Sur les parcours particulièrement durs de l’Europe centrale, le matériel, toujours amélioré, de la C.I.D.N.A. est sans rival parmi les compagnies étrangères ; Noguès songe à mieux.